Joints de fin de journée de chaussées en dalles avec ou sans goujons
Figure 42- Schéma du coffrage d'un joint transversal de construction (fin de journée).
Produits
Un panneau de coffrage en bois ou en métal aux dimensions du joint, les cales pour fixer le panneau. Les goujons ou fers de liaison éventuels fixés sur le coffrage (Figure 42).
Materiel
le matériel de bétonnage manuel ; penser à la masse, au vibreur, à la lisseuse manuelle, et au pulvérisateur manuel de produit de cure ainsi qu’à la règle pour le contrôle de planéité.
Méthodologie
Ne pas rajouter un joint à la chaussée : le positionner à l'emplacement prévu pour un joint de retrait (Figure 43).
Il faut installer un dispositif d’amélioration du transfert de charge : soit goujons (voir Goujon : nature, forme, protection, mise en place, etc. ) soit une rainure ou une sinusoïde dans le coffrage. Dans ce cas, il est indispensable d'introduire des fers de liaison dès que le trafic PL est significatif.
Insister sur la vibration du béton contre le coffrage sur son épaisseur totale. Le béton réalisé à la main pour ces joints d’arrêt peut être surdosé en ciment (+20 kg ) pour travailler à résistance constante notamment sur aéroports ; en effet la mise en œuvre manuelle nécessite d’utiliser un béton plus plastique qu’à la machine et ceci est généralement obtenu en rajoutant de l’eau et l’énergie de vibration est inférieure que celle de la machine malgré les précautions habituelles.
Contrôler la planéité obtenue avec une règle de 4 m.
Le lendemain apporter le même soin à la vibration le long du joint décoffré et protégé par du produit de cure ou une émulsion de bitume.
Temps de remise en service : 2 jours
Rendement
Environ 6 mètres à l’heure, soit un joint de 3 mètres de large en une demi-heure avec 3 personnes.
REMARQUE: le joint sera traité comme les joints de retrait du reste de la chaussée, notamment, l’amorce sera élargie par sciage (Figure 44).
Joint transversal sans transfert de charge
joints transversaux à transfert de charge
sciés ou coffré plan
liaisonné rainuré
liaisonné sinusoïde
goujonné
Figure 43- Réalisation d'un joint transversal de construction.
Figure 44- Sciage du joint.
Joints de BAC coffrés
Figure 45- Joint transversal d'arrêt de bétonnage. Ce joint est utilisé en cas d'interruption prolongée du chantier: en fin de journée notamment ou en fin de semaine lorsque des "joints" en béton retardé sont utilisés chaque jour.
DOMAINE D’EMPLOI
Toutes les interruptions de bétonnage prévues (fin de journées ou fin de semaine) ou imprévues (pannes de machines ou rupture de stock entraînant l’arrêt de l’atelier de mise en œuvre) à l’exclusion des extrémités de sections lorsque la section n’est pas destinée à être prolongée en BAC à court terme.
REALISATION
Les opérations ci-dessous sont illustrées Figure 45 :
1- coffrage métallique (cornière par exemple voir détail Figure 46) au dessus des armatures longitudinales,
2- coffrage en grillage métallique sous les armatures longitudinales,
3- armatures longitudinales complémentaires (1 à 1,5 m) optionnelles,
4- contreplaqué assurant la protection des armatures des débordements de béton lors du dégagement de la MCG et permettant ensuite le déplacement des ouvriers assurant la finition,
5- béton mis en place à la main et pervibré entre chaque armature (Figure 47),
6- Résultat après démontage du coffrage métallique (Figure 48).
Figure 46- Exemple de coffrage métallique transversal.
Figure 47- Mise en place manuelle du béton; les ouvriers circulent sur les armatures protégées par des panneaux.
Figure 48- Le joint a été décoffré. La MCG avancera jusqu'à ce que le joint apparaisse à la fin de la plaque d'extrusion. La mise en place du béton recommencera puis le "gap" entre le joint et le nouveau revêtement (environ 1/2 plaque d'extrusion) sera réalisé manuellement.
Joints de BAC en béton retardé
Figure 49- Essai in situ de quatre dosages de retardateur. Les dalles sont protégées thermiquement sur trois cotés pour simuler l’extrémité de chaussée en attente du redémarrage du coulage.
DOMAINE D’EMPLOI
Toutes les interruptions de bétonnage prévues (fin de journées) à l’exclusion des interruptions imprévues (pannes de machines ou rupture de stock entraînant l’arrêt de l’atelier de mise en œuvre) et des extrémités de sections lorsque la section n’est pas destinée à être prolongée en BAC à court terme.
PRODUITS
Tous les produits de la section courante plus le retardateur et, 40 mètres de planches de coffrage.
MATERIEL
Le matériel de mise en œuvre de la section courante.
METHODOLOGIE
La réalisation d’un joint retardé comporte 3 phases :
PHASE 1, la veille : essais in situ durant le bétonnage 2 heures pour 1 chef et 3 hommes,
PHASE 2, nettoyage de la machine réalisation : en temps masqué dans l'arrêt du chantier,
PHASE 3, mise en place du béton retardé.
La PHASE 1 est un ensemble d’essais : il faut tester une formule en tout point identique à celle du chantier en cours dans laquelle on a ajouté le retardateur. Le test se fait à l'heure prévue d'arrêt de chantier et s'analyse à l'heure prévue de redémarrage. Il faut réaliser 4 à 6 dosages test dans des dalles témoins de 2x2 mètres, c'est-à-dire 4 par temps frais ou 6 par temps chaud, avec la même puissance de vibration que celle du chantier et la même protection de surface (Figure 49).
Si l'échantillon est bien choisi, le lendemain le moins dosé en retardateur a fait prise et le plus dosé se vibre.
Choisir le dosage le plus faible permettant une vibration normale.
Refaire la phase 1 si les conditions conditions athmosphériques ou nature et état des constituants, température du ciment notamment ou encore, humidité du (des) sable(s) changent.
La PHASE 2 commence lors de la dernière gâchée normale qui doit être mise en œuvre en vidangeant et en évacuant l'excès de laitance de l'avant du moule, et en vidangeant les différents tapis d'approvisionnement. Puis il faut avancer la machine de façon à dégager le bac de vibration afin d'avoir une fin de béton normal perpendiculaire à l'axe de la chaussée à l'entrée du moule. Impérativement bien nettoyer la machine (avec un balai par exemple) pour enlever tout le béton normal des vis, des vibreurs etc.
Noter à la peinture sur les bas cotés la limite des 2 bétons, pour que les maçons ne talochent pas un béton avec l'autre (Figure 51).
La PHASE 3 est la réalisation du béton retardé (Figure 50) et l’arrêt du bétonnage :
1. utiliser le moins possible de béton retardé: 4à 7 m3 pour 2 voies,
2. ne pas mélanger béton normal et béton retardé,
3. s’assurer que les aiguilles vibrantes ne sont plus dans le béton et par sécurité pour repartir le lendemain, le béton doit être complètement sous la table.
4. enfin, il faut mettre un film plastique sur le devant de la machine pour maintenir le béton retardé dans un environnement confiné,
5. pour tout problème de chantier raisonner comme si le béton retardé était la première gâchée du matin.
RENDEMENT
Deux (2) heures pour les planches d'essai,
Temps de remise en service : 2 jours.
Figure 50- Mise en place du béton retardé.
Figure 51- Schéma de principe du joint pendant la mise en place du béton retardé.